Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vivre avec une MICI
9 avril 2008

Témoignage d'une soeur d'un malade : à ce frère que j'aime tant !

Ce frère que j’aime tant a la maladie de Chron.  Tout a commencé il y a si longtemps… Il avait dix ans et moi huit. Même si j’étais petite, je voyais et je comprenais tout, tout ce qui se passait : les séjours à l’hôpital, les parents inquiets, tristes et fatigués. Mon frère souffrait, alors je souffrais aussi. Au départ, les médecins ont parlé de MICI et maintenant ne nous voilons plus la face, il s’agit bien de la maladie de Chron.

Je l’aime, je le respecte et je le trouve courageux. Bien sûr on dit toujours qu’il y a plus malheureux que soi, mais quand même… A chacun sa peine, mais aucune peine n’est facile à surmonter. J’aurais tant voulu faire pour lui quand j’étais petite, soulager ses douleurs physiques et morales. J’ai la sensation qu’à cause de cette maladie, il s’est forgé sa carapace et que rarement il en sort.

J’ai pleuré aussi, seule dans mon lit quand maman partait tard après le travail pour rejoindre mon frère à l’hôpital. J’étais triste pour lui et j’attendais toujours, avant de m’endormir définitivement, le retour de maman.
J’avais mal quand je regardais mon frère, si maigre, différent physiquement des enfants de son âge. Je me suis comportée, je crois, comme une petite sœur protectrice donc plutôt comme une grande sœur ; jusqu’au jour où la balance s’est renversée. Là j’étais fière de lui, les rôles se sont inversés, je pense avoir retrouvé ma place de petite sœur et lui de grand frère.

Heureusement il a repris du poids, s’est développé physiquement vers 16-17 ans. Je n’ai jamais supporté le savoir malade, dès que j’y pense je le supporte encore moins !
On se dit : « pourquoi ? pourquoi lui ? pourquoi notre famille ? mais il n’y a pas de réponse. » Pendant un an je me suis demandée pourquoi ma meilleure amie était partie si tôt mais je n’ai jamais trouvé de réponse, si ce n’est le destin pour cause. Il faut se résigner et ça fait mal. Je ne veux pas perdre mon frère…

Il n’a jamais été très démonstratif sentimentalement. Et moi qui adore les bisous et les câlins ! Le peu de fois qu'il m’a pris dans ses bras pour me réconforter d’un énorme chagrin, j’ai vraiment apprécié.
Nos parents étant maintenant divorcé, mon frère reste vraiment le dernier lien familial à mes yeux. Il a toujours eu une place inconsidérée dans mon cœur, toujours et encore aujourd’hui, plus que jamais. Les liens du sang sont sacrés à mes yeux. Alors je voudrais te dire mon frère que je serais toujours là pour toi et j’espère le plus longtemps possible. « Je t’aime très fort ! »

Ninine

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité